dimanche 10 juin 2007

Le rejet

« ..est une condamnation à mort dans tout les sens du terme celui qui l’encourt n’a bientôt plus d’autre ressources que de st laisser mourir lui qui n’existe plus pour personne. »Leyens

L’enfant magrébin

A coté de son appartenance au groupe familial, l’enfant magrébin est amené petit à petit vers l’appartenance plus large qui est la nation des arabes puis celle des musulmans. L’individu­ «tire sa signification non pas de ses efforts personnels, ni de sa place dans une hiérarchie (sociale), mais de son intégration dans une communauté intemporelle », «je t’appartiens et tu m‘appartiens », fuglesand.
L’éducation de l’enfant se déroulera en fonction et en référence à ce groupe, à la fois religieux, culturel, linguistique et national.

Chez les magrébins deux paramètres sont à prendre en considération pour toute tentative de compréhension :
1er paramètre : la culture arabo-islamique
Ce paramètre trouve sa base, sa raison et son expression dans le Coran, parole divine qui gère la vie quotidienne de tout musulman. Cette parole est inattaquable et inimitable, elle «s’impose donc comme parole de vérité pour celui qui a la foi » (M.Arkoun).
2éme paramètre : la famille au sens large
Ce paramètre comprend aussi le processus de l’éducation, le système traditionnel et son influence sur la personnalité et le comportement de l’enfant magrébin.
Depuis les travaux de Freud, de Piaget et bien d’autres il s’est t’avéré l’importance des quinze premières années de la vie de l’enfant au niveau affectif, intellectuel et moral.


L’enfant magrébin fait l’objet d’une socialisation c'est-à-dire une formation comme être social responsable, contradictoire et déchirante.
Contradictoire car comme nous l’avons vu, l’enfant se trouve entre deux mondes à travers lesquels il fait ses voyages tous les jours : le monde familial, régi par les habitudes socio culturelles et linguistiques arabo-berbéro-musulmanes ; et le monde institutionnel géré par des valeurs occidentales.
Déchirante car le processus de la formation d’une identité n’est vécu que comme un moment d’aliénation et d’acculturation dans un champ vaste dépourvu de repères interculturels où le modèle entreprise par l’école ne peut être intériorisé (ou difficilement)…d’où l’émergence de conflits psychiques d’identité ; l’enfant vit sa situation de socialisation comme source de menaces, d’angoisse et de peur qui reflète la confusion, le tâtonnement, la contradiction, l’incommunicabilité et la crainte de trop s’éloigner des normes de son groupe.
Marqué par les problèmes et les soucis de ses parents, l’enfant tentera de relier l’école à une idée de changement et de transformation de ses conditions de vie .mais souvent il n’y arrive pas .